Mercredi
22 et jeudi 23.
Nous avons « dansé » toute la
nuit au gré des vagues et du vent !
Vers 11 heures, nous rejoignons la plage,
l’annexe saute dans les vagues,
heureusement, il y a un endroit plus
calme,
où l’on peut débarquer,
et où les vagues ne déferlent pas trop …
Nous «montons » dans la colline,
au seul endroit où l’on peut capter
Internet,
pour prendre un bulletin météo, et
recevoir nos mails :
Laurent nous apprend que dans le
Roussillon,
la tempête Gloria commence à faire des
siennes,
tandis que de notre côté,
nous apprenons que ce que nous subissons
ici,
n’est autre qu’une grosse perturbation
qui traverse
Mada d’ouest en est,
pour se diriger vers la Réunion…
Et dont nous subissons l’influence et les
conséquences !
nous regardons vers Filopré toujours
secoué
et louer un bungalow
sur la plage pour passer la nuit …
Mais bon, nous rentrons quand même avec
l’annexe,
qui se déchaîne dans les déferlantes,
équipée sauvage, et nous arrivons trempés
comme des soupes,
au bateau !
Trouvant qu’il est trop compliqué de
remonter l’annexe
sur les bossoirs tellement ça secoue de
toute part,
Jany va lui allonger son amarre
et la laisser attachée derrière Filopré …
L’avenir, le lendemain matin nous
apprendra
que ce n’était pas forcément
la bonne solution … !
A mon lever, je jette un œil :
le moteur de l’annexe a disparu,
ainsi qu’une rame qui était pourtant
attachée
sur les boudins… !
Il
y a tellement eu de vent, de vagues et de grains cette nuit,
qu’on n’imagine pas que quelqu’un ait pu
venir jusqu’à elle,
pour voler le moteur,
mais plutôt qu’à force d’être secoué,
le moteur s’est desserré et est tombé à
l’eau ???
De plus, il faut vite sécuriser Filopré,
car nous avons ripé sur l’ancre, et
reculé vers la plage !
Il faut mouiller une 2ème ancre, au bout
d’un « bout » plombé !
Sinon, on va se retrouver au sec,
et là, autre gros problème !!!
A marée basse, nous avons seulement
1,60 mètre de profondeur !
Jany s’active … 2ème
ancre plantée !
Vu les conditions : mer grosse, et
toujours du beaucoup vent,
nous sommes coincés sur Filopré ; il
y a également de violents grains.
Nous sommes à court de pain, je me mets à
en fabriquer,
il y a longtemps que cela ne m’est pas
arrivé ; cela passe le temps …
Vendredi
C’est un peu plus calme, mais pas
suffisamment
pour rechercher le moteur,
l’eau dans la baie est marron, aucune
chance d’y voir
quelque chose même à si peu de
profondeur !
Hachraf vient à bord de sa pirogue nous
apporter gentiment
bananes,mangues vertes, noix de coco.
Nous avions prévu un poulet à rôtir sur
la plage, mais il pleut toujours !
Alors, lecture, confection de crêpes …
Hachraf connait un mécanicien diéséliste,
qui devrait venir demain pour réparer le
moteur de Filopré !
Croisons les doigts, pour que le temps
s’améliore,
comme prévu par la météo, et par mes
météorologues de sœurs,
qui par « Whatsapp » nous
renseignent sur les conditions climatiques !
Samedi
Oui nous avons passé une fort bonne
nuit !
Tout s’est calmé !
L’eau est plus claire, mais priorité au
mécanicien
qui vient à bord, pour trouver la
panne !
Pendant ce temps, Hachraf à bord de sa
pirogue,
essaie de localiser le moteur de l’annexe,
peine perdue !
Celui de Filopré fonctionne de nouveau
après deux heures d’intervention,
il faut faire aussi le nettoyage de
cales,
ca pue le gas-oil, et c’est la m… au fond
des cales !
Pas de possibilité de recherches dans
l’après-midi,
marée
plus haute,
moins bonne visibilité, il faut encore
remettre ça,
sachant que demain, il doit pleuvoir de
nouveau ?!
Dans l’après midi, un catamaran entre
dans la baie et vient s’ancrer.
Des touristes …On sent que le beau temps
revient !
Puis, un très élégant monocoque 2 mâts,
vieux gréement,
passe tout près de nous et le skipper
nous lance « Salut, ça va ? »
Quelle surprise ! C’est Karim, notre
voisin de Nosy Komba,
qui parti de France le 17 octobre, devait
ramener son bateau à Nosy Komba.
Avec son amie Karine, qui a laissé son
voilier en Malaisie,
ils sont passés par le canal de Suez, la
Mer Rouge, et après quelques escales,
arrivent tout juste aux Mitsio, pour le
premier stop à Mada !
Karim vient à bord, et nous raconte que le
voyage
s’est bien passé, les seules contraintes
étant l’obligation
de prendre un « agent »
dans les ports où il s’est arrêté,
et de « casquer… » Évidemment.
Sinon, pas de mauvaise rencontre …
Très heureux pour eux que ce se soit bien
passé.
Ils repartent pour Nosy Komba demain
matin à l’aube !
Dimanche
Nuit et matinée pluvieuses ;
Hachraf et 2 plongeurs viennent à marée
basse
pour rechercher le moteur,
mais l’eau est de nouveau marron,
impossible de voir au fond ;
dans sa paillotte sur la plage, il nous prépare
un poulet
pour déjeuner ;
nous y allons a la rame, l’annexe
accrochée à sa pirogue ;
les plongeurs sont là, le déjeuner se
passe presque
exclusivement en langue malgache ;
ils ne parlent pratiquement pas français ;
c est nous qui ne comprenons pas tout,
mais l’ambiance est décontractée ;
retour au bateau en pagayant avec 2
rames, dur sans moteur !
On croise les doigts pour qu’il fasse
beau demain !
Calme revenu mais eau marron et ciel gris ! Filopré seul au mouillage |
Lundi
27 janvier
Matinée calme et ensoleillée ; les
recherches reprennent,
au bout d’une ½ heure environ,
cri de triomphe d’Hachraf …
Il vient de localiser le moteur,
qui n’est pas très loin de Filopré !
Yessss !
Maintenant, il s’agit de le nettoyer,
dessaler, dégripper, lubrifier, etc…
Ce qui doit se faire dans l’après midi,
Jany offre un cabri pour déjeuner en remerciement
à tous les plongeurs et le mécanicien.
Je
suis restée sur Filopré car un peu malade
la nuit dernière et cette journée.
Le soir tombe et Jany n’est toujours pas
revenu…
7h, 8h, 9h ?
Je
pense que la réparation n’est peut-être pas terminée,
et qu’il va rester à terre, jusqu’au
lendemain ?
Nous n’avons pas la possibilité de
communiquer par téléphone,
puisque pas de réseau !
Un peu préoccupée de rester seule à bord,
car le vent monte, la pluie s’y met, les
vagues aussi !
Je m’assoupis dans le carré,
quand soudain, j’entends une voix,
c’est Jany qui vient d’arriver à la rame
avec l’annexe !
Malheureusement, La mer est très agitée,
il a juste le temps de me jeter le sac à
dos, et plouf !
Tombe à l’eau, alors que l’annexe,
pas encore attachée au bateau, recule…
Il veut la rattraper et se met à nager,
mais le vent est fort,
et il lui faut un moment pour pouvoir l’atteindre…
Il me crie qu’il l’a récupérée !
Tout cela dans l’obscurité…
J’ai une torche allumée pour l’éclairer,
mais je vois avec angoisse que le vent
est tel,
que l’annexe sur laquelle il n’a pas pu
encore remonter,
continue à se barrer, heureusement, vers
la plage !
Au bout d’un moment, je ne vois plus
rien,
l’appelle, mais pas de réponse…
Logiquement, si pas de problème, il va
dériver jusqu’à la plage,
qui se trouve environ à 200 mètres …
Mais ça, je ne peux pas en être
totalement sûre …
Et surtout, je ne vois plus rien !
Sur la plage, il y a un camp de pêche, où
logiquement,
il devrait pouvoir se faire
héberger ?
Mais comment être certaine de tout
ça ?
Grains, orages, éclairs, vent ! La
nuit va être longue,
je ne peux RIEN faire jusqu’au
lendemain !
Il y a un voilier à l’ancre à côté de
nous, mais les gens dorment,
et de toute façon ne m’entendraient pas
crier…
J’ai somnolé de temps à autre, en
regardant l’heure souvent,
en montant sur le pont mais
inutilement !
Au petit matin, 5h45, le jour à peine
levé, j’ai pris les jumelles :
l’annexe était bien rangée sur la plage,
devant le camp de pêche,
ce qui m’a un peu soulagée …
Vers 6h30, toujours à la jumelle j’ai pu
voir que 2 personnes
s’activaient près de l’annexe,
dont une était vraisemblablement
Jany !
Ouf ! Il a repris sa pagaie,
et fait de nouveau le voyage retour vers
Filopré…
Quand il s’est approché, j’ai vu qu’il
avait une grosse écorchure au front, …
Quand la nuit précédente, il a pu
remonter sur l’annexe,
il est tombé le front sur le moteur
…
Il s’est bien fait héberger dans la salle de
resto du camp,
couverture prêtée, a dormi à
l’abri !
Normalement c’est notre dernier jour aux
Mitsio,
demain nous rentrons sur Nosy Komba.
Donc mercredi journée de repos !
En soirée, le voilier au mouillage à côté
de nous la veille
revient dans la baie,
et les deux garçons à son bord, nous
invitent à l’apéro ;
avec l’annexe « à rames », nous
hésitons,
finalement, nous les invitons à venir sur
Filopré .
Ce sont deux jeunes de l’Hérault
qui ont loué ce voilier pour la semaine.
La soirée fort arrosée (de rhum)
se termine fort tard,
plat de spaghetti pour quatre,
le garde manger, le frigo sont vides,
vides, vides,
heureusement que nous rentrons
demain :
plus de gas-oil dans les bidons, plus
d’eau dans le réservoir
(Heureusement, nous avons encore récupéré
de l’eau de pluie),
plus d’essence pour l’annexe,
plus de vin, plus de whisky, fin du rhum
(ils en ont apporté de leur voilier),
enfin la dèche, quoi !
Il est vrai que nous n’avions pas prévu
cette dernière halte si longue !
Ils se proposent de faire le trajet
jusqu’à Nosy Komba
en même temps que nous,
tout en se faisant une partie de pêche,
nous les invitons pour le lendemain soir
à diner à la maison.
Jeudi
30 janvier
Les deux ancres de Filopré sont relevées
sans trop de difficulté,
le moteur ronronne régulièrement (!) on
peut y aller …
Sortie de la baie avant de hisser la
voile,
petit vent et petite houle,
rien en comparaison des jours
précédents ;
nos acolytes ont une heure d’avance sur
nous,
mais musardent puisqu’ils sont en train
de pêcher !
Vent assez soutenu ensuite,
pendant une dizaine de miles …
Puis,
« pouf ! », le moteur tousse et cale !!!
Damned !
Plus un souffle de vent, nous sommes
complètement « encalminés » !
C’est pas possible ! On est
maudits ???!!!
Est-ce une panne tout simplement de
carburant ?
Ou autre ???
De toute façon, plus de réserves dans les
bidons …
Plus un souffle d’air ! Jany se
résout à appeler
nos acolytes, à la VHF, Ils ne sont pas
très loin,
leur demande s’ils veulent bien nous
remorquer
à l’aide d’une amarre, sinon nous
risquons d’y passer la nuit !
Allez, la « SNSM » comme disent
les deux compères,
arrive à notre secours !
Jany lance une amarre qu’ils fixent à l’arrière de leur voilier…
Et roule Albert !
Du moins, jusqu’à ce que le vent se
relève.
Là pas question de continuer le remorquage,
Jany reprend l’amarre,
déroule le génois, le vent se lève, se
lève, se lève !
Nous sommes sous des nuages bas, on sent
que ça monte …
Je stresse, comme toujours !
« Décontracte-toi » qu’il me
dit !
Mais non… cela fait 10 ans que je n’y
arrive pas !
Finalement, nous arrivons à quelques
miles de Nosy Komba,
là, nous sommes carrément déventés par
les collines
alentour de Lokobé,
presque plus un souffle d’air, et lorsque
le vent daigne
se relever un peu,
il n’est pas suffisant pour nous
permettre de contourner
l’îlot en face de la maison !
Mais la « SNSM » veille, et arrive
rapidement à nos côtés :
amarre de nouveau lancée,
c’est remorqués par leur voilier que
nous allons arriver jusqu’à notre
corps-mort,
et que, de manière sportive et musclée,
à la deuxième tentative,
le capitaine arrivera à attraper les
amarres,
que Justin notre gardien, prévenu par
téléphone,
est venu nous aider à saisir
à bord du canot à rames !
L’épaule cabossée de Jany s’en rappelle
encore aujourd’hui !
Nous passons une bonne soirée
avec Fred et Yannick, les deux compères,
qui ont apporté 6 langoustes fraiches
pêchées,
dont nous allons nous régaler, grillées au
barbecue !
La soirée ayant été très « arhumatisée »
ils dormiront finalement dans le bungalow
ils dormiront finalement dans le bungalow
pour éviter de ramer jusqu’à leur bord… !
C’est ainsi que s’achève ces 3 semaines
d’équipée nautique,
dont les derniers jours n’auront pas été
de tout repos !
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