Ayant quitté le Yacht club de Dar el Salam depuis plusieurs
jours
en naviguant d’îles en îles et de
mouillages en mouillages,
les provisions de bord ont tendance à baisser.
Je débarque à Koma, petite île sur
laquelle vit une petite
population de pêcheurs.
La première difficulté est de se faire comprendre.
Ces îles ne voient jamais de
touristes et les enfants ont peur du blanc…
Je demande une épicerie à qui veut
bien m’entendre et je fais le signe de manger
avec la main à la bouche.
Résultat, je me retrouve dans une gargote « restaurant ».
Je me
relance dans les explications et montre des bouteilles vides
de soda en faisant
signe de vouloir acheter.
Et là, miracle, direction la boutique ou je peux
acheter pâtes, gâteaux et coca-cola !!
Maintenant, je demande où
acheter un poulet : C’est facile,
il y en a qui gambadent et il suffit de les
montrer. OK !
On m’amène voir une femme qui vend des poulets. Avec force
gestes
et 3 mots d’anglais, c’est d’accord, mais comme il faut attraper le
bestiau,
le mieux est de rentrer au bateau et de revenir dans 2 heures, soit à 6
heures du soir.
6 heures pétantes, le poulet est toujours vivant ! Il est même toujours en
liberté.
On me fait comprendre que l’on n’a pas négocié le prix ! 30 US$.
Je tente d’expliquer que je ne suis pas un Américain et montre les shillings
tanzaniens.
Nous finissons par tomber d’accord mais il est tard et j’explique
que je reviens demain matin le chercher de bonne heure.
Je repars vers
mon dinghy, mais une jeune fille ne tarde pas
à me faire signe de
revenir.
On me montre un poulet qui gambade en me demandant si celui-ci
me va bien.
Affirmatif !
Dont acte : 10 personnes au moins entourent
doucement le poulet
et le poussent sans heurt , vers une maison dans
laquelle il finit par s’introduire :
Il est rapidement maîtrisé La
propriétaire de la bête me le remet solennellement,
me signifiant que je dois
payer !
Oui, mais qui va tuer le poulet et le plumer ? Je refais mon
mime Marceau
et là, le prix change : plus-value !
Je refuse car le
prix est le bon, mort et plumé. Cependant, après acceptation
de la partie
adverse pour faire le travail gratuitement,
je remets la main à la poche.
Il fait nuit, et le poulet est toujours vivant.
Ok pour demain matin.
Je rentre au bateau me faire cuire des pâtes…
Vers 11 heures
du soir, j’entends des voix sur une pirogue, qui m’appellent.
Je leur dit que
je ne veux rien et m’apprête à les jeter, mais ils insistent
en me montrant
quelque chose dans le noir :
Le poulet ! Livré à domicile !
Génial !
Avant ...
Le lendemain matin, je m’apercevrai que j’ai oublié de mimer un truc :
En route pour prochaine île : au nord de Mafia
il y a 2
îles sympas parait-il, dont Niororo Island.
Celle de ce soir, s’appelle Shungu Mbili.
On a eu la même aventure à Ilha Moçambique mais la livraison a été bien plus rapide et il était vidé !
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