dimanche 10 avril 2016

Zanzibar : de la côte nord-ouest à Stonetown



Nave de 24 milles depuis Pemba: cool, pas trop de vent. 
Nous arrivons par le nord de Zanzibar.

De loin, l’impression d’une ville sur l’eau, le long de la côte ? Eh oui, surprise !
Ce n’est pas Zanzibar la mythique, ici, ni Zanzibar la mystique, 
ni celle de Monfreid, ni de Livingstone 
(Rimbaud lui, n’a fait qu’en rêver depuis la Somalie, sans jamais y poser le pied !)  

C’est la côte des vacanciers avec ses « resorts » 
le long d’une longue plage sablonneuse de plusieurs kilomètres ! 
En prime avec course de jet-ski ! 
J’avoue ne pas avoir imaginé comme ça, ma première image de Zanzibar.  
Même si « le Routard » nous avait prévenus !

Nous mouillons dans une eau très bleue, à KENDWA, mouillage un peu agité, 
les vagues font le tour de la pointe nord, nous serons brassés toute la nuit.

Mais auparavant, bain sur la superbe plage, où les vacanciers ne se bousculent pas.

Le vent ne va pas tarder à s’inverser, passant du NE au SE, dans quelques temps, 
amenant sa saison des pluies, et la haute saison est terminée jusqu’en juin.


Nos réserves de « frais » sont épuisées, il nous faut trouver un village 
pour renouveler un minimum notre stock. 
Il nous faut également refaire les pleins d’essence pour le dinghy.

Nous jetons vendredi matin, notre dévolu sur MKOKOTONI, 
car ce village, à peine quelques miles plus bas, semble avoir quelques ressources.

Là, les touristes même s’ils passent en voiture dans ce village, 
que traverse la route principale de l’île, ne doivent pas s’arrêter énormément.


Nous débarquons sur la plage du village 
(qui n’a rien à voir avec celle quelques kilomètres plus haut) 
sur laquelle traînent des détritus de toute sorte, et de toutes couleurs (!).

Mais nous tombons du premier coup sur le « mécano » du village qui a pignon sur mer, 
en train de réparer un moteur hors-bord. 
Ici, toute l’essence qu’on veut pour l’annexe, huile de mélange, etc… 
Rustique mais efficace !

La deuxième mission étant le marché, où a lieu également une criée aux poissons. 
Tomates, citrons, pommes de terre, oignons, eau minérale, 
nous renouvelons… Sûrement, nous nous faisons un peu arnaquer sur les prix, 
mais il est très difficile de marchander, eux ne comprennent pas l’anglais, 
et nous, pas le swahili !
Nous avons eu droit à notre première grosse pluie dans la nuit du 31 au 1er
bien secoués par le vent qui l’accompagnait, 
dérapage, heureusement vers des fonds plus profonds,
Jany a lâché de la chaîne, et nous avons pu quand même aller dormir, 
et Filopré s’offrir un bon rinçage.

Samedi, calme plat, pas vent, dans la nuit précédente, 
petite pluie mais surtout ballet incessant des pêcheurs aux lamparos, 
dont le nombre hallucinant de barques motorisées, sortaient vers la mer… 
Reste-t-il encore beaucoup de poissons dans ce coin ?
Il est permis d'en douter.  ! 
Retour bruyant en fin de nuit ! 

Nous sommes toujours au mouillage à côté de Mkokotoni.

Stonetown ( la capitale ) nous attend , mais avec le temps actuel, 
et le vent qui commence à tourner, ça va être difficile de trouver un mouillage protégé…
D’ailleurs nous venons d’en faire les frais cet après-midi, 
juste au moment où nous partions : gros nuages noirs avec « aspirateur », 
vent se levant brutalement et grain brutal de mousson ! Plus aucune visibilité, à la ronde … 
Bien sûr, la mer se lève …

Dans la hâte nous avons reposé la pioche un ou deux miles plus loin, 
en espérant que ça allait passer !  
Ça a duré environ 2 heures, pendant lesquelles il a fallu avoir l’œil 
en permanence sur Maxsea, moteur allumé, et 
Jany sous la pluie battante,  à la barre au cas où… 
pour voir si nous ne dérapions pas de l’ endroit où nous avions mouillé, 
le vent s’étant levé en rafales à plus de 30 nœuds ! 

Nous n’avons donc pas avancé d’un iota, vers 17h, nous avons mouillé 
dans un endroit plus abrité, pourvu qu’il le reste, la pluie s’est calmée, 
souhaitons une nuit calme !

Espérons que demain nous permettra de faire sans problème la nave jusqu’à STONETOWN !

Descente côte ouest dimanche 3 avril


Avons descendu cools, et sous le soleil,  la côte ouest très agréable, 

belles et longues plages de sable, cocotiers,

villages traditionnels,  boutres et voiles…




Un vieux phare, dans la verdure…



Le long de la côte ouest


Ne pas oublier toutefois que le long de cette côte s’est passée pendant très longtemps, 
une partie de la tragique histoire du trafic d’esclaves :




nous sommes passés non loin des grottes où ils étaient entassés
avant d'être déportés et vendus...   

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Stonetown  

Dans la vieille ville, Monfreid, Livingstone ne sont guère très loin…
On hume l’aventure passée !
Nous sommes allés nous balader dans les vieux quartiers , réputation non usurpée,





certains très beaux immeubles anciens restaurés, des ruelles 
où 2 vélos ont du mal à se croiser, 
des marchands du temple, toute une atmosphère…



Des odeurs, des couleurs, des tas d’immondices aussi, à  certains endroits…
L’« A »frique ! 
Zanzibar est loin d’être totalement restaurée, certains bâtiments sont même prêts à s’écrouler, 
certains retenus par des plots en béton au sol, 
d’où partent des élingues jusqu’aux toits.


S’ils arrivent à restaurer tout ce qui doit l’être, (Subventions de l’Unesco aidant), 
ce sera superbe … 
Mais malheureusement pas pour demain, il ne faut pas rêver ! 
En plus petit, cela me rappelle  un peu la Havane, côté délabrement, 
et par opposition, superbes restaurations d’immeubles, transformés en hôtels, 
maisons d’hôtes, cafés, immeubles privés ou publics . 






« Les Portes de Zanzibar »

La tradition de la maison à Zanzibar , d’origine indienne : 
les riches marchands et autres commerçants, faisaient d’abord poser 
les linteaux en pierre de corail  et la porte, on construisait la maison autour. 
Les portes des maisons représentaient un statut social ; 
plus elles étaient ouvragées et hérissées de pointes en cuivre, 
plus cela évoquait richesse et puissance. 


Les portes et ... les chats de Zanzibar 
( certains sont très "cabossés" ! )

C’est une désolation de voir certaines d’entre elles qui ont dû être magnifiques tomber en ruine, certaines autres sont magnifiquement restaurées, 
en même temps que l’immeuble qui va avec. 



D’autres sont neuves, sur commande, 

nous avons pu admirer le travail d’un sculpteur sur bois, 
en train de tailler les motifs qui allaient orner les montants. 

Il existe à Stonetown, une école pour apprendre cet art.








Nous avons jeté l’ancre dans une quinzaine de mètres d’eau, côté nord de la vieille ville, 
nous sommes entourés de ferries sur leurs corps morts, et de petits cargos locaux en attente de chargement, ou de déchargement au port. 


le pot de fer et le pot de terre

L’endroit n’est pas vraiment destiné au touriste voileux, mais nous n’avons guère le choix. 
Le vent vient maintenant du sud, et nous ne sommes guère protégés.


Sur la promenade le long de la mer



Retour de pêche au port de Stonetown ... Quelquefois sur une mer agitée




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Nous avons établi notre QG dans un bar sympathique qui donne sur la plage,
à côté du terminal du ferry

le Mercury’s : 

étonnés d’y voir placardées des photos de Freddie, nous nous sommes posés des questions, 
et nous avons découvert que Freddie Mercury (pseudo),
(parents indiens travaillant pour le gouvernement britannique), était un enfant du pays.




Emigré avec ses parents en 1964, en Grande Bretagne, suite au coup d’état sanglant 
à Zanzibar, il fondera plus tard le groupe Queen, vous connaissez la suite…

Sur la petite plage devant le bar, nous pouvons laisser l’annexe en toute tranquillité, 
le gardien du bar (moyennant petite rétribution, à notre initiative) a un œil dessus. 

En effet, très mauvaise réputation de cette ville, où les moteurs hors-bords, 
trouvent facilement … preneur : 
la réputation ne doit pas être usurpée, car nous voyons même les locaux 
en fin d’après-midi, enlever les moteurs de sur leurs barques, 
et les transporter sur leurs épaules lorsqu’ils rentrent chez eux !
 
Merci au personnel du Mercury’s, grâce auquel nous partons faire nos balades en ville 
et ailleurs, sans nous poser de questions quant à la sécurité de l’annexe !













la cathédrale St Joseph, coincée entre les ruelles et une cinquantaine de mosquées...





Wonders House fut la résidence d'un sultan qui se voulait moderne , première demeure de Stonetown, à avoir été équipée ( entre autre ) d'un ascenseur


Les femmes au travail : 




Courageuses et dignes , manœuvres de chantier





Ah ! On allait oublier : "le banc à palabres" 


 magnifiques bancs de pierre, que l'on retrouve tout au long de nombreuses maisons 
de la vieille ville, 
polis par les ans, par les fesses, et favorisant les discussions, 
à l'ombre dans ces ruelles !


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