vendredi 17 avril 2020

CHAPITRE 2





PESTITA à FAKARAVA







Nous voici dans l’atoll de Fakarava, devant le village tranquille de Rotoava.


Cet  atoll, comme beaucoup d’autres à des centaines de kilomètres de Tahiti,

est ravitaillé une fois par mois par le paquebot l’Aranui,

qui transporte aussi des touristes.






Un petit paradis ! Pas de stress, la vie insulaire…

Une eau couleur azur, des petites maisons alignées les pieds dans l’eau,

dans un environnement fleuri.

Un rivage sablonneux ombragé de filaos et de cocotiers …

Tout est propre, net, les jardins fleuris soignés avec amour …

Je sens que je vais me plaire ici !


Rue principale de Rotoava.

Et pas seulement à cause du décor environnant : je vous explique.

Quand nous sommes arrivés dans cette superbe baie,

deux autres voiliers étaient déjà au mouillage.

Papatounet et Mamantounette ont vite fait connaissance


avec ces autres navigateurs.



Azénon et Filopré au mouillage de Rotoava



Sur le voilier à notre droite, Thierry et Corinne naviguent

depuis longtemps en Polynésie, avec à bord, leur chat : Domino.

A notre gauche, un voilier venu d’Israël. A bord, également un minou !

Un beau mâle à poils longs.

Quelle chance ! Jamais auparavant, je n’ai été aussi bien entourée…

J’observe, tout en hésitant de quel côté porter mon choix !

Domino à droite : dommage, un peu jeune pour moi,

car j’ai appris qu’il avait deux ans ! Moi, j’en ai trois.

Mais vous savez bien que chez les chats, un an d’écart,

c’est beaucoup : à mon âge, je suis une « ado », et lui presque encore un bébé !

Je ne voudrais pas passer pour une « cougar » !

Par contre à gauche, c’est différent !

De beaux yeux verts, de longs poils soyeux,

et une « barbiche de sous-officier » :

un jeune, qui se la pète un peu !




Son nom c’est Cafi. Allongé sur le pont de son bateau, il passe des heures,

à faire semblant de somnoler les yeux mi-clos, mais je sais bien,


que l’air de rien,  il m’observe !

C’est sûr, je lui plais. A mon tour, je prends la pose la plus décontractée.

Je m’allonge au soleil, fermant également à demi les paupières.

Je m’étire, je me retourne, Cafi  est toujours là, à me regarder du coin de l’œil.

Il n’y a que quelques mètres qui nous séparent…



J’aimerais bien le rejoindre pour faire avec lui quelques galipettes,

en tout bien tout honneur ! Hélas, ces quelques mètres de distance

sont suffisants pour me stopper, tant le risque est grand de tomber à l’eau

et de ressortir toute décoiffée, ressemblant plus à un rat mouillé,

qu’à la belle Chatounette que je suis habituellement.

Je suis très malheureuse et je me morfonds !

Nous passons ainsi plusieurs jours à nous faire les yeux doux à distance …

   

C’est une toute autre histoire, quand Corinne,


emmenant Domino à notre bord, essaie de jouer les entremetteuses !


 Mais de quoi se mêle-t-elle celle-là ?


En plus elle va gâcher mon tête-à-tête avec Cafi, mon beau matou !


 Je ne suis pas du tout d’accord, je suis chez moi.


Aucun intrus n’a le droit de monter à mon bord, sans ma permission !


Et pour le faire savoir, je vais montrer comment


 je sais jouer les pestes !


Je me mets donc à feuler, et à  râler, si bien  que très rapidement,


le pauvre Domino ne sait plus où se mettre, et que sa maîtresse


n’a d’autre solution que de le ramener dans ses appartements,


dans les plus brefs délais …


Moi, je continue mon cinéma…

Mais le charme est rompu, et Cafi, vexé de ne plus être le centre


de mes attentions, regagne d’un air hautain l’intérieur de son bateau.



Je suis désespérée !


C’est la fin d’un Grand Amour qui n’a jamais commencé !






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